Intervention de Julien Borowczyk

Réunion du mardi 21 juillet 2020 à 12h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk, président :

Je voudrais revenir sur la question des certificats de décès, car il en a déjà été question à l'Assemblée nationale. Les médecins légistes refusaient toute modification du dispositif, mais un amendement a été adopté – je suis bien placé pour le savoir – qui autorise les médecins à la retraite et les médecins volontaires à s'organiser, au niveau des plateformes gérées par les conseils départementaux de l'ordre des médecins, auxquelles ont accès le 15, le 18 et les élus locaux.

Au tout début de la crise, dans mon département de la Loire, qui était fortement touché, j'ai rencontré des pompiers qui, contrairement à ce que vous nous avez expliqué, me disaient que leur tâche était très compliquée, parce qu'ils devaient assurer des transports de personnes, gérer de nombreux équipements et faire face à la nécessité absolue d'observer un protocole de désinfection complet des véhicules. Je n'ai donc pas vécu la même situation que celle que vous avez décrite.

En ce qui concerne le plan pandémie grippale de 2011, élaboré par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), je voudrais mettre en avant une chose qui y était indiquée noir sur blanc : les préfets s'appuient sur les ARS, en particulier pour la mise en œuvre du plan blanc élargi. Or c'est là une des choses qui, à mes yeux, a fonctionné parfaitement bien : on est passé de 5 000 à 10 000 lits de réanimation, pour un maximum de 7 300 personnes hospitalisées en réanimation. Quel est votre regard sur cette application du plan pandémie grippale ?

Quelle a été l'augmentation de l'activité du 18 pendant la crise ? Avez-vous des chiffres à cet égard ? Le docteur Braun nous disait qu'il n'y avait pas eu d'augmentation du nombre de morts par arrêt cardiaque – vous insistiez, monsieur Hertgen, cher confrère, sur le fait qu'il s'agissait d'un marqueur important.

La question du numéro unique est revenue plusieurs fois lors des auditions. S'il est vrai qu'il y avait beaucoup plus de médecins, notamment dans les territoires, au milieu des années 1980, les appels n'étaient pas non plus les mêmes : on observe une sursollicitation des numéros d'urgence et il est exact de dire que la question de leur réorganisation est importante. Cela dit, je voudrais vous citer un exemple très récent. Il s'agit d'un patient souffrant d'un cancer du poumon connu et suivi, qui a appelé le 15 pour une toux et des douleurs diffuses. Il a été orienté vers la permanence des soins, c'est-à-dire vers un médecin généraliste. Pendant la régulation, il a fait un arrêt cardiaque. Que fait-on dans une situation comme celle-là quand on a deux numéros différents ? En l'espèce, évidemment, le transfert vers l'aide médicale d'urgence a été immédiat, puisque le collègue en charge était à côté.

Pour finir, j'ai trouvé que vous étiez très focalisés sur les aspects médiatiques et visuels. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment faire pour améliorer les choses et avancer. Je suis un peu inquiet – je vous le dis honnêtement –, car nous avons auditionné les médecins du SMUR, et je n'ai pas entendu dans leurs propos de choses aussi clivantes que les vôtres. Vous disiez tout à l'heure, à juste titre, que nous avions tous la même envie de servir ; j'aimerais que nous ayons tous aussi celle de progresser ensemble au sortir de la crise. Vous nous avez beaucoup décrit un monde difficile – très difficile même –, dans lequel, me semble‑t‑il, tout le monde a la place. Peut-être le 15 a-t-il pris le dessus, mais c'est naturel, aussi bien parce qu'il a été recommandé par les autorités que parce que les gens ont ce numéro en tête. Nous devons sortir de tout cela par le haut. Or je vous ai entendu critiquer beaucoup vos relations avec les urgentistes, ce qui n'était pas le cas de ces derniers.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.