Je ne dispose pas des statistiques intégrales du 18, mais les professionnels observent que la courbe des appels a suivi globalement celle des sollicitations auprès des autres numéros : une augmentation globale, mais absolument pas considérable pendant la phase aiguë – entre fin février et fin mars –, et sans aucune commune mesure avec ce qu'ont connu nos camarades répondant dans les centres 15 ; ensuite, un effondrement de la sollicitation et de l'activité opérationnelle, de la même manière que nos confrères hospitaliers, notamment urgentistes, de début avril jusqu'au déconfinement. Nous n'avons jamais été placés en position de rupture capacitaire. J'en profite pour dire que, si nous avions été les destinataires de l'ensemble de ces appels, nous aurions été dans la même situation que le 15 : nous ne sommes pas plus vertueux par principe.
Je voudrais dire aussi, car je ne l'ai pas encore fait, que les services de réanimation sont ceux qui ont porté le plus gros effort, et qu'ils ont été réellement le facteur limitant. C'est à l'ensemble du personnel des réanimateurs – y compris les infirmières et les aides-soignantes –qui, vous l'avez souligné à juste titre, ont quasiment doublé leur capacité, que l'on doit de ne pas avoir eu plus de décès. Les services d'urgence dans leur ensemble, quant à eux, ont connu une énorme diminution de leur activité : celle-ci était encore inférieure à ce que l'on connaît dans la plus calme des journées du mois d'août. En somme, une fois que tout le monde s'était adapté, il n'y a plus eu d'appels.