Le médecin coordonnateur a la responsabilité de l'équipe soignante ; il a, à ses côtés, l'équipe administrative et il doit également gérer les relations avec les médecins traitants. Avec la fermeture des établissements, avez-vous continué d'entretenir des relations avec les médecins traitants des personnes âgées, auxquels elles sont souvent très attachées ?
Dans mon département du Loiret, j'ai noté une disparité considérable entre les différents EHPAD : à l'Ouest, on a déploré plusieurs dizaines de décès, alors qu'on en a compté moins de dix dans l'Est. Comment expliquer ces disparités géographiques ? J'ai constaté, et j'en ai parlé avec le préfet et le directeur de l'ARS lors de nos réunions hebdomadaires, que le dépistage avait été tardif. J'ai d'ailleurs demandé au directeur de l'ARS pourquoi on n'avait pas dépisté à la fois les soignants et les résidents. C'est une question essentielle, à laquelle il faut réfléchir dans l'hypothèse d'une seconde vague.
Vous avez parlé du manque de matériel, notamment de masques. Vous avez heureusement été aidés par les collectivités locales : à quel moment avez-vous finalement eu assez de masques pour les personnels soignants et pour les résidents ? Vous avez également manqué d'oxygène et de médicaments. À quel moment la situation s'est-elle améliorée ?
Enfin, vous n'avez pu que constater l'aggravation de la situation psychologique et physique des personnes âgées qui sont restées enfermées dans leur chambre pendant plusieurs semaines. Comment remédier à cela ? Faut-il davantage de personnel à leur contact, lorsqu'elles sont privées de leur famille ? Peut-on envisager de généraliser les échanges avec les familles, notamment grâce à des tablettes ?