Heureusement, très tôt un confrère a prévenu, via les réseaux, des manifestations atypiques du virus chez les sujets âgés, notamment au niveau digestif. Cela complique la détection, car en EHPAD les troubles digestifs sont plutôt courants, mais cela a permis de ne pas se focaliser uniquement sur les symptômes pulmonaires et de s'interroger dès lors qu'un patient avait de la fièvre et de la diarrhée. Certes, on n'avait pas remarqué le risque d'embolie pulmonaire, néanmoins la capacité d'observation des gériatres et leur vigilance ont permis, en faisant des suspicions et en remplissant des questionnaires, de disposer très rapidement d'études et de dresser la liste de la symptomatologie tout à fait atypique du sujet âgé. En EHPAD, il est facile, avec les médecins coordonnateurs et les équipes soignantes, de faire remonter assez vite les informations. On fait d'ailleurs très régulièrement des études, à l'instant t, avec la Société française de gériatrie, sur un type de pathologie, par exemple sur le diabète.
Pour éviter que tout passe par l'hôpital avec pour conséquence l'embolisation du système, le privé commence à s'organiser. Les groupes, faisant à la fois du médico-social et du sanitaire, commencent à réfléchir sur la façon de faciliter la circulation et de ne pas laisser libres des cliniques qui pourraient accueillir des patients qui ne seraient pas nécessairement atteints du covid‑19. On a bien entendu certains confrères qui attendaient et demandaient à participer pendant que d'autres étaient sursollicités.
Il serait important que les hotlines gériatriques puissent pratiquer une régulation gériatrique, de manière à réserver des lits dans le secteur hospitalier comme dans le secteur sanitaire privé.