Je tiens à vous féliciter. Livrés à eux-mêmes, les EHPAD ont manqué de tout : personnels, masques, équipements de protection, tests, oxygène, médicaments… Je ne sais pas s'il n'y a pas quelque chose dont vous n'avez pas manqué. En tout cas, vous n'avez pas manqué de courage ni de mérite. C'est au point que vous avez apprécié la création, à partir de la fin du mois de mars, et encore pas partout, d'une « hotline fin de vie », d'un « 3615 On meurt » – tout seul qui plus est. Même si c'est une aide, cela a de quoi interpeller du point de vue médical et éthique.
La situation dans les EHPAD a été une tragédie : le Dr Hamon, président de la Fédération des médecins de France, a parlé de situation choquante, inhumaine, de drame, d'abandon ; le Dr Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, a parlé d'angle mort de la prise en charge du covid‑19 ; certains directeurs généraux d'ARS ont dit avancer à l'aveugle. Dans le Grand Est, on a commencé à avoir des retours d'information des EHPAD à partir du 20 mars, à y compter les morts à partir du 1er avril et à faire des tests à partir du 5 avril.
Comme vous ne pouvez pas dire combien de résidents auraient eu besoin d'être hospitalisés, je renverse la question : combien ont été hospitalisés, combien ont été ventilés ? Cela, on doit pouvoir le savoir.