Il est certain qu'une meilleure fluidité est nécessaire, en tout cas dans la filière gériatrique. Quant aux moyens exceptionnels pour faire face à un risque exceptionnel, encore faut-il en disposer quand bien même ils seront rarement utilisés.
Dans la filière gériatrique, c'est une somme de petits dysfonctionnements qui entraîne le crash. En temps normal, le nombre de lits est déjà insuffisant, nous sommes sous‑dotés en personnel, nous n'avons pas d'EPI et nous avons déjà des difficultés à faire hospitaliser les personnes âgées. La situation n'est plus celle que j'ai connue il y a vingt ans, lorsque j'étais parmi les premiers médecins coordonnateurs, et qu'il suffisait de donner l'âge du patient pour que l'hospitalisation soit écartée. Lorsque le régulateur hésite, c'est parce qu'il vient de recevoir un autre appel ou qu'il sait qu'il y a d'autres demandes en attente.
Compte tenu du nombre de lits en EHPAD, il serait utile d'avoir une procédure plus fluide pour faire hospitaliser des sujets âgés. Lorsque nous appelons le 15 à cette fin, nous avons le même interlocuteur que la maman dont le fils s'est coincé le doigt. Les lignes sont saturées alors qu'un professionnel de santé a déjà posé un diagnostic. Il faudrait passer au cran supérieur en dédiant une hotline à la gériatrie, par exemple le 19.