Vous étiez en poste lorsque Mulhouse se situait à l'épicentre de l'épidémie. Première d'une série de quatre questions, sur la base de documents que je verserai pour nos débats au secrétariat de la commission : le 12 mars, alors que les malades affluent par dizaines au centre hospitalier, les cliniques et hôpitaux et privés ne sont pas encore dans la boucle alors qu'ils ont demandé à l'être ; l'ARS leur répond par la négative. Il faudra, par mon intermédiaire, passer par le préfet pour qu'elles participent à la gestion de la crise sanitaire et puissent mettre des lits à disposition.
Le jeudi 26 mars, alors que les médecins s'emploient à créer des lits de réanimation et à sauver des gens, l'ARS réclame des dossiers d'autorisation : pensez-vous qu'il était utile à ce moment-là de faire de l'administration ?
Le 10 avril, soit deux jours après votre départ, l'ARS écrit aux laboratoires pratiquant des tests sérologiques, notamment dans les EHPAD, faute de tests PCR : « Il convient pour l'heure de ne pas avoir recours à de tels dispositifs de tests sérologiques dont la fiabilité demande à être établie et dont l'achat et l'utilisation s'inscriront dans un cadre défini par la puissance publique. » Or certains tests sérologiques d'IgM, ou immunoglobulines M, permettent de mettre en évidence, notamment sur des périodes d'immunité courtes, des contaminations : ils ont par exemple permis d'écarter des aides-soignantes et des infirmières contaminées par le Covid‑19. Or on leur a demandé d'arrêter ces tests alors qu'ils auraient permis de sauver des gens : qu'en pensez-vous ?
Enfin, l'ARS Grand Est compte près de 800 salariés : combien d'entre eux se sont-ils rendus sur le terrain, dans les hôpitaux et dans les cliniques ?