Merci de nous recevoir. Les biologistes sont souvent des professionnels invisibles et on nous fournit rarement l'occasion de nous exprimer.
Nous avons identifié deux phases. L'une, qui nous a beaucoup retardés, de pénurie jusqu'au mois d'avril, marquée par des difficultés d'approvisionnement en équipements de protection individuelle, en réactifs et en appareils. Faute de réactifs, nous avons cherché à modifier notre panel analytique ou à changer de fournisseurs. La demande était forte et, pour des raisons de prix, les marchés étrangers étaient souvent préférés.
Nous avons aussi eu à faire face à un manque de ressources humaines. Le personnel de laboratoire étant majoritairement féminin, nous avons eu des arrêts de travail pour défaut de garde d'enfant ou covid.
Nous avons pâti d'une lenteur dans la validation des techniques par le CNR. Les biologistes sont pourtant aptes à valider une méthode, et nous nous sommes étonnés de devoir attendre un avis, dont les rapports n'ont d'ailleurs pas encore été publiés.
On a également observé, pendant cette période de pénurie, une légère défiance envers le secteur privé, qui n'a pas été sollicité immédiatement au profit du secteur hospitalier. C'était d'autant plus curieux que, grâce à leur maillage et à leur expertise, les laboratoires privés peuvent être force de diagnostic.
La phase actuelle est plutôt marquée par des tensions en matière de personnel, sur lesquelles nous reviendrons.