Très tôt, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit : « tests, tests, tests ! », mais jamais : « biologistes ! » ou : « techniciens de laboratoire ! ». Pourtant, sans eux, pas de tests. Dès la fin du mois de février, plusieurs laboratoires privés ont proposé aux ARS ou à la direction générale de la santé (DGS) de tester les patients par RT-PCR, mais il a fallu patienter, patienter, patienter… Or nous savons maintenant que c'est au début qu'il aurait fallu être incisif dans les « tests, tests, tests ».
Il y a eu une forme d'hospitalocentrisme, alors que nous échangions beaucoup avec nos confrères virologues hospitaliers et nos confrères de la société française de microbiologie. Nous étions techniquement prêts. Pourquoi nous a‑t‑on demandé d'attendre ?
Les biologistes ont organisé des drives et déclenché une mobilisation sans précédent, travaillant sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dimanche et jours fériés. Nous avons voulu associer les techniciens aux prélèvements, car pour prélever, il faut des bras, mais on nous a dit qu'ils n'avaient pas le droit de faire des prélèvements nasopharyngés. C'est devenu possible, mais un peu tard, le pic de l'épidémie étant passé.
La liste limitative des tests validés par la DGS nous a beaucoup bloqués en période de pénurie. Les chercheurs de l'Institut Pasteur sont certes des chercheurs remarquables, mais les professionnels du diagnostic, ce sont les biologistes médicaux – nous.
L'hospitalicentrisme a été conforté par la réalisation des plateformes Covid de type Beijing Genomics Institute (BGI), très coûteuses et peu efficaces.
Depuis des années, nous essayons vainement d'obtenir l'intégration du test de dépistage de la grippe dans la nomenclature des actes de biologie médicale. Nous sommes prêts. Les infections respiratoires concernent tout le monde. Pourriez-vous nous aider à avancer sur ce point ?
Élément positif, grâce au SIDEP, nous avons gagné cinq ans en matière d'informatisation. Le SJBM espère que l'informatisation sera étendue à toutes les autres maladies à déclaration obligatoire afin d'être utile à la santé publique.