Intervention de Julien Kimson Nguyen

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Julien Kimson Nguyen, membre du bureau du syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) :

. Pour nous aussi, les TROD sont un non-sens, puisque la matrice sang total est moins performante que la matrice sérum centrifugé. De surcroît, les pharmaciens, qui ne font pas quatre ans d'internat, ne sont pas à même d'interpréter une sérologie et une cinétique. Et puisque la HAS recommande de contrôler un TROD, positif ou négatif, par une analyse en laboratoire, il n'intervient que comme un artefact dans le circuit du patient.

En matière de personnels, nous sommes passés de la période de confinement marquée par des indications prioritaires de PCR à une période de « tests, tests, tests ». Aux potentiels clusters et autres cas suspects, se sont ajoutés les départs en vacances à l'étranger. Désormais, toutes les compagnies aériennes demandent un test PCR de moins de soixante‑douze heures. L'activité des blocs opératoires ayant repris, la demande de tests PCR est devenue massive. Il manque une doctrine claire pour la priorisation des tests.

Nous avons pâti d'une saturation de nos capacités en Île‑de‑France et en Mayenne par défaut de coordination. La CNAM a envoyé des bons de dépistage à 3,3 millions de Franciliens sans en informer les laboratoires : nos standards ont explosé ! Entre nos personnels en burn‑out et ceux qui devaient partir en vacances, nous nous sommes retrouvés démunis. Les laboratoires libéraux se sont organisés. Dans notre petite structure d'une quinzaine de sites, nous en avons fermé deux pour les transformer en centres covid. Nous avons remplacé notre équipement. Chaque laboratoire agit à la mesure de ses moyens, mais rares sont ceux qui peuvent hisser leurs capacités de dépistage à l'échelle de la ville, du fait d'injonctions administratives de plus en plus lourdes et de difficultés techniques.

Une première réponse serait la mise en place de structures coordonnées associant plusieurs laboratoires pour la mise en commun de moyens. En l'état, les laboratoires privés ne peuvent répondre individuellement aux dépistages massifs qui leur sont demandés.

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