Intervention de François Blanchecotte

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

François Blanchecotte, président du syndicat national des médecins biologistes (SDB) :

. J'ai dit, il y a deux mois, que la difficulté n'était pas de disposer de 700 000 tests puisque, comme nous l'avons dit à la radio et à la télévision, nous avons tellement de stocks que certains pourraient même se périmer. La difficulté, c'est la concentration d'un grand nombre de patients dans une zone géographique dans un temps déterminé. Il y a une durée incompressible. Le traitement d'un patient prend cinq minutes, le temps d'effectuer le prélèvement, de nettoyer la salle et d'enregistrer l'acte, soit douze patients à l'heure. Avec trois salles de prélèvement, la capacité est de trente-six patients à l'heure. Faut-il ouvrir vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui n'est pas le cas d'ailleurs des hôpitaux ?

Le cas de Paris est emblématique, avec la décision de tester 1,3 million de personnes dans trente-deux communes de la grande couronne. M. Delfraissy n'est pas le seul à avoir essayé d'obtenir un rendez-vous ; tous les journalistes l'ont fait. Des structures sont capables de prendre les gens sans rendez-vous, mais il faut un appui. Notre branche ne compte que 40 000 personnes. L'hôpital de mon département a procédé à trente-cinq embauches ; moi, avec déjà 385 salariés, je ne peux pas me permettre d'embaucher trente-cinq personnes. Qu'en ferai-je dans deux mois ? Devrai-je les renvoyer ? Non seulement il nous faut des moyens économiques, mais nous avons besoin d'une aide administrative. Quand une vague arrive, il faut la traiter. Des structures organisées ayant maintenu du personnel ont pu étendre leurs jours d'ouverture. Le ministre a dit que dans certains laboratoires, les plages d'ouverture étaient limitées à une heure, ce qui est insuffisant pour faire de la PCR.

Je serai curieux de connaître le nombre de cas positifs dépistés sur le 1,3 million de personnes contrôlées en Île‑de‑France. Le cluster qui apparaît à l'occasion d'un mariage n'est-il pas plus intéressant à dépister que 100 000 personnes dont 1 ou 2 % sont positives ? Ne vaudrait-il pas mieux faire des dépistages dans des zones de tourisme ou contrôler préalablement les saisonniers qui vont venir faire les vendanges, par exemple ? La question est de savoir ce que l'on fait, sinon, vous pourrez dépister chaque semaine les 66 millions de Français. Il faut trouver un équilibre entre les moyens mis en œuvre et l'objectif à atteindre, en agissant de façon séquencée. À Paris, certaines structures peinent à accueillir suffisamment de gens.

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