Je n'ai eu, dans le Grand Est, à partir du 9 avril, aucun souci de relations avec le national. C'est moi-même qui les alertais sur certains points, comme encore le week-end dernier à propos de deux clusters dans les Vosges qui pouvaient être difficile à gérer, et du frémissement de nos indicateurs. J'ai eu le directeur de cabinet, le DGS et même le ministre ; c'est donc très fluide.
Comme nous étions un peu en avance, nous avons reçu des demandes d'avis sur un certain nombre de thématiques : j'ai eu des échanges avec le cabinet à l'autonomie, sur l'appui au confinement, sur la biologie – mon métier d'origine –, sur le désarmement-réarmement… On nous envoyait des avant-projets. En ce qui concerne les tests, nous avons reçu un appui très fort de la task force ministérielle, car nous avions un petit souci, étant mieux armés sur l'est que sur l'ouest de la région. Les relations étaient donc très fluides. Quand c'était important, c'est moi qui me mettais en avant et, si mes équipes n'obtenaient pas de réponse, je montais au créneau.
S'agissant du numérique, en temps de crise on a besoin de données en temps réel et non ex post. C'est un vrai manque. Nous avons dû faire tous les jours, pendant longtemps, des enquêtes téléphoniques sur les lits de réanimation, nous appelions les laboratoires pour connaître le nombre de tests… Il faut certes saluer le logiciel SIDEP monté en un temps record et qui nous a simplifié les choses, mais nous devons remonter toutes les semaines les tests, les problèmes, des données pour les établissements et services médico-sociaux, et cela prend énormément de temps. Si nous avions des outils numériques, cela nous faciliterait la tâche, en gestion, au niveau à la fois régional et national.
Les CPTS, chez nous, connaissent une forte montée en puissance. Elles sont très présentes dans la politique de dépistage « Aller vers ». Nous avons une douzaine de projets en train de mûrir d'ici à la fin de l'année.