L'alinéa 11 du préambule de notre Constitution précise que l'État doit protéger avant tout les plus vulnérables. Or la région Grand Est, où je suis élue a connu une vague de décès insupportable parmi les personnes âgées résidant en EHPAD. Et encore, l'horrible comptage des personnes décédées du fait du covid-19 n'a pas été effectué pendant les quatre premières semaines au moins, y compris à domicile, ce qui veut dire qu'un grand nombre n'a pas été repéré.
Quel est votre avis sur le décret du 27 mars rendant possible l'utilisation du Rivotril dans les structures ? Je suis médecin et des confrères ont témoigné de tableaux catastrophiques de personnes suffoquant dans leur lit. Que pensez-vous du protocole à base de Rivotril destiné à accompagner les fins de vie et à soulager la souffrance ?
J'ai recueilli hier le témoignage d'un médecin qui intervient dans un EHPAD en Île-de-France. Encore aujourd'hui, les recommandations sont très fermes : l'azithromycine ne doit pas être utilisé sur des personnes testées positives et présentant des signes cliniques, alors qu'il s'agit d'un simple antibiotique. Ce médecin m'a indiqué que s'il va à l'encontre de ces recommandations de l'agence régionale de santé, il risque d'être sanctionné et signalé à l'ordre des médecins. Comment les familles sont-elles associées aux concertations sur ce type de décision par l'ARS ? Comment pensez-vous pouvoir vous faire entendre afin que les personnes soient accompagnées aussi dignement que possible ?
J'en profite pour dire que, dans l'est de la France, les structures médicosociales ne sont pas prêtes à une éventuelle seconde vague. Celle-ci est annoncée ; pour l'instant, on ne la voit heureusement pas venir.