. Ma formulation était volontairement floue : on peut se demander ce qui serait arrivé si l'ensemble des mesures cocréées avec l'État à partir du 3 mars avaient été prises dès le 4 février. La flambée aurait peut-être été aussi importante, mais peut-être pas.
Ce que je peux vous dire, c'est que lorsque nous écrivons au cabinet ministériel le 4 février, nous n'avons pas de retour. Quand nous découvrons, le 20 février, que le guide méthodologique de préparation au risque épidémique ne concerne que le secteur sanitaire et que le mot EHPAD n'apparaît qu'une ou deux fois, à la quatre-vingt dix-huitième page, que rien n'est prévu pour nous, la pression monte vraiment. Nous comprenons que le secteur sanitaire est organisé, mais quid du secteur médico-social ?
Si nous avions eu des protocoles ou s'il y avait eu moins de flottement entre le 20 février et le 6 mars, peut-être aurions-nous pu gérer différemment la crise en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est qui enregistrent, avec l'Île-de-France, les taux de décès les plus élevés. La violence s'est concentrée sur ces trois régions, même si en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie ou en PACA, nous avons eu des cas très difficiles.