Intervention de Julien Borowczyk

Réunion du mardi 22 septembre 2020 à 18h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk, président :

Vous précisiez que les masques étaient réservés aux foyers ou aux personnes malades, mais vous avez dit dans la presse que des éléments de compréhension nouveaux étaient apparus au fil des semaines et des études. Selon vous, au début de la crise pandémique, était-il nécessaire de pouvoir approvisionner tout le monde – c'est-à-dire la population générale, parce que, s'agissant des soignants, j'exclus de la discussion la doctrine d'approvisionnement des employeurs pour leurs employés ?

Deux anciens directeurs généraux de la santé nous ont dit que le masque FFP2 était, selon la réglementation et leur vision, réservé aux personnels soignants pratiquant des gestes invasifs de réanimation, d'ORL ou de pneumologie. Cela voudrait dire que seuls ces personnels étaient susceptibles d'en avoir, les autres utilisant des masques chirurgicaux. Quel est votre point de vue sur ce point et à propos du stock nécessaire de respirateurs ? Vous aviez jugé incongru l'achat de respirateurs en avance, car ils n'auraient pas fonctionné au jour le jour.

Concernant l'hypothèse d'une épidémie touchant 30 % de la population, qui a fondé le calcul du milliard de masques et de la quantité suffisante d'antiviraux – nous savons que ceux-ci n'ont pas lieu d'être pour cette crise –, elle impliquerait que plus de 20 millions de malades soient touchés par le coronavirus en France. Y est-on ?

Enfin, une question d'ordre sémantique. Dans le rapport, parliez-vous d'un stock réel ou d'une capacité d'approvisionnement ? Vous y employez l'expression « en fonction des capacités d'approvisionnement garanties par les fabricants ». Un certain nombre de pays, et pas seulement la France, avaient souhaité pouvoir être approvisionnés quasiment en temps réel par le principal producteur, à savoir la Chine. On connaît la suite. En d'autres termes, s'agissait-il d'avoir un stock d'1 milliard de masques ou la capacité d'en disposer, si tant est que plus de 20 millions de personnes soient atteintes ?

Vous ignorez ce qu'il est arrivé après la remise du rapport. Mais puisque vous étiez mandaté par Santé publique France, quel est votre point de vue sur l'action menée par M. Bourdillon, alors à la tête de cet organisme ? Vous recommandiez un stock tournant. Or, après dix-huit mois d'étude, Santé publique France a révélé que deux tiers du stock de masques étaient inutilisables car ils étaient périmés. Que pensez-vous de l'application par Santé publique France de vos recommandations ?

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