Ma question s'adresse plus spécifiquement à Mme la préfète. Le public de la Seine-Saint-Denis est extrêmement fragile. Vous avez souligné que 12 000 personnes sont mises régulièrement à l'abri. Le département concentre quasiment 10 % des crédits dédiés par l'État à l'hébergement d'urgence à l'échelon national. Vous avez souligné la réaction assez rapide de l'État, évoqué les chèques alimentaires. On pourrait également parler du prolongement de la trêve hivernale qui a permis d'aider ces populations. J'aimerais obtenir quelques précisions sur le type de réponses prévues.
Confrontés à l'urgence, nous avons réquisitionné des hôtels et des gymnases. Ma question porte sur le jour suivant car cet épisode a été très compliqué. Utiliser de bonnes pratiques pour affronter les crises susceptibles de survenir à l'avenir serait pertinent. Selon moi, l'ouverture d'un gymnase n'est pas une solution efficace dans le cadre d'une crise sanitaire dans la mesure où un tel lieu n'offre pas les barrières suffisantes à la non-propagation du virus. Ensuite, cela mobilise du personnel en nombre, notamment celui des associations. Des gymnases ont accueilli vingt-cinq personnes requérant dix-huit encadrants : on ne peut pas affirmer que c'est une mesure efficace. Il est important que nous ayons une vision sur le jour suivant pour ces personnes à la rue : comment affronter les futures crises, en réquisitionnant des hébergements, peut-être plus pertinents et moins coûteux ? Je rappelle que les places d'hôtel coûtent très cher à l'État et surtout n'apportent pas des réponses suffisantes sur le plan de l'accompagnement social qui, au cœur de la problématique des sans-abri, permet aux personnes de sortir de l'impasse.