La prolongation de la trêve nous a conduits à laisser ouvertes les places réquisitionnées dans le cadre de la mise à l'abri hivernale – chaque année, l'État réquisitionne ou conventionne avec les communes un certain nombre de places. Nous avons donc laissé ouvertes 800 places hivernales qui s'ajoutent aux 2 539 places spécifiquement ouvertes dans le cadre de la crise du covid.
Les gymnases restent une solution transitoire lorsque nous procédons à des évacuations ou à d'importantes opérations, par exemple, de mise à l'abri de campements. Dans le cadre d'une opération unique portant sur la mise en sécurité de 700 personnes, il est extrêmement difficile de trouver des solutions pérennes et susceptibles d'intervenir rapidement. C'est la raison pour laquelle nous passons toujours par une phase de sécurisation dans des gymnases avant de réorienter les personnes soit sur l'ensemble du territoire national, notamment quand il s'agit de primo-arrivants, soit en hôtels pendant la crise.
Pendant la crise, nous avons mis à l'abri le campement d'Aubervilliers qui comptait 700 personnes. La région Île-de-France a également exprimé sa solidarité. Nous avons ensuite transféré les personnes dans des hôtels, considérant que le confinement et le respect des règles sanitaires étaient plus simples à suivre dans des chambres d'hôtels que dans des gymnases.
Nous avons « gréé » les hôtels que nous avons réquisitionnés avec des associations présentes sur le site. Compte tenu de la précarité de la population et des difficultés qu'elle pouvait rencontrer, nous avons organisé la distribution de repas et la présence des associations dans les hôtels, y compris dans les hôtels réquisitionnés, les hôteliers ne mettant à disposition que l'hôtel en tant que tel et les fonctions de sécurité et de nettoyage. Les associations ont continué à être présentes, les mêmes qui ont été fortement mobilisées pendant la crise sanitaire. Nous avons travaillé avec de très nombreuses associations, que ce soit sur la prévention sanitaire, les maraudes sanitaires, mais aussi pour gréer l'ensemble des centres d'hébergement d'urgence ou organiser la distribution alimentaire.
5 500 000 chèques alimentaires ont été distribués au cours de la crise sanitaire. La distribution s'est poursuivie pendant l'été, pour un total de 8,4 millions d'euros de chèques distribués via les mairies, les CCAS et grâce à la mobilisation des associations.
Le gymnase est donc toujours une solution temporaire et nous faisons en sorte de ne jamais laisser des personnes hébergées de manière pérenne dans les gymnases. Compte tenu de l'évolution rapide de la crise sanitaire, de la nécessité de trouver des dispositifs de mise à l'abri, de la situation des hôtels qui étaient vides et qui sont des lieux équipés pour accueillir des personnes, la solution consistant à les réquisitionner était la plus rapide et la plus efficace pour répondre à l'urgence sociale que nous avons constatée.