Pour les CLCC, les réquisitions de ces médicaments ont été moins pénalisantes que le manque d'EPI, auquel nous avons été confrontés pendant plusieurs semaines au mois de mars. Nous avons dû réaliser un énorme travail pour obtenir des équipements et pour cela le soutien des préfets a été essentiel.
S'agissant des réquisitions, nous avons été impliqués puisque nous disposons d'une centrale d'achats pour l'ensemble des centres et qu'à la demande du ministère, son responsable a été détaché pour récupérer le maximum de médicaments, grâce à nos multiples contacts avec les laboratoires.
Bien évidemment, quelques problèmes de référence se sont posés, les médicaments n'étant pas toujours adaptés aux habitudes des praticiens. La situation était hétérogène selon les régions et certains centres se sont trouvés davantage confrontés à la pénurie de curares. Dans la plupart des régions, nous avons pu disposer de médicaments permettant d'assurer la continuité de la prise en charge, mais nous avons également connu quelques situations spécifiques.
Cela pose plus généralement la question de la relocalisation de la production de certains médicaments. Le contexte était tel que nous n'arrivions pas à bénéficier des médicaments produits en Inde notamment, car nous ne passions pas en priorité. Se pose également la question de la pénurie de médicaments anticancéreux pour les patients de cancérologie en ville – la Ligue contre le cancer a fait une communication sur ce sujet. L'accès aux médicaments, en tant que priorité de santé publique, est un problème plus large.