Un exemple illustre le type de problèmes auxquels nous avons été confrontés. Lorsque, le 31 mars, les services de réanimation des CLCC ont été ouverts pour accueillir les patients Covid-19, le directeur de l'hôpital Roussy m'a appelé pour me dire qu'il avait besoin de curares, sans quoi les patients reçus dans le service de réanimation ne pourraient être pris en charge. Nous avons immédiatement donné une semaine de consommation de curares du centre Léon Bérard, un centre de taille assez importante. Sa réponse a été : « Merci, mais cela représente une journée pour un malade en réanimation. » Nous étions sur des chiffres vraiment logarithmiques.
Je tiens à appuyer les propos de Sophie Beaupère : les carences en médicaments ne sont pas apparues avec cette crise, les pays occidentaux y sont régulièrement confrontés et les Américains en font souvent état. Certains médicaments, qui ne sont pas très onéreux et sont produits dans un nombre restreint de pays, se trouvent fréquemment en rupture. Ce peut être des antibiotiques, mais aussi des anticancéreux.