Intervention de Éric Martin dit Neuville

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Éric Martin dit Neuville, membre du Comex, en charge de l'activité freight forwarding :

S'agissant des lourdeurs administratives, deux périodes se sont succédé.

Dans un premier temps, ceux qui tentaient d'importer des masques en France, parce qu'elles en avaient besoin pour des sites industriels et pour en distribuer aux populations, n'étaient pas habitués à l'importation de ces matériels ni aux flux administratifs que peuvent générer les autorités douanières en France. Il y a eu des frustrations liées au fait que les masques en provenance de Chine n'étaient pas toujours accompagnés de la documentation nécessaire et que les douanes faisaient leur métier, sans plus ni moins de zèle qu'auparavant, mais pouvaient donner ainsi, de temps en temps, l'impression de ralentir certaines importations.

Pour être tout à fait honnête, je pense que les autorités douanières ont très vite réagi. Dès le 26 mars, me semble-t-il, il y a eu une plus grande ouverture en ce qui concerne les normes et le type de documentation – les normes CE, notamment, n'étaient plus exigées. Dès lors, cela devenait mécaniquement plus facile, d'autant que le zèle des douanes était beaucoup moins grand qu'auparavant. Je n'ai donc pas vraiment ressenti de lourdeurs administratives particulières de la part des autorités françaises.

En revanche, et cela répondra en grande partie à votre question, nous avons subi des difficultés plus importantes avec les douanes chinoises qui, au fur et à mesure de la montée en charge des productions de masques, ont mis en place des contrôles de plus en plus exigeants. Cela a commencé par un enregistrement auprès des autorités, puis on a abouti à un contrôle physique de toutes les expéditions par des inspecteurs que je qualifierai, par défaut, des douanes chinoises. Ces nouvelles réglementations, imposées du jour au lendemain, ont engendré des écarts importants entre les dates prévues pour la mise à disposition des masques et le moment où il était possible de les charger dans un avion pour les exporter. C'est ce qui a le plus donné l'impression de délai, bien davantage que l'incapacité des manufacturiers chinois à produire en temps et en heure – ils étaient, eux aussi, soumis à des réglementations qui changeaient régulièrement, et devaient modifier leur étiquetage ou refaire leur production. Les autorités chinoises ont été particulièrement difficiles durant cette période.

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