Face à l'éventualité de l'arrivée d'une nouvelle phase qui entraînerait une aggravation des déprogrammations, au-delà de la question des lits, il y a celle des personnels. J'ai entendu des médecins réanimateurs s'inquiéter du refus de certaines infirmières de travailler en réanimation et de difficultés de recrutement.
Dès le mois de juin, des établissements ont commencé à faire des économies de curare pour les interventions, en prévision de l'arrivée éventuelle d'une nouvelle vague épidémique. En bloc opératoire, certaines interventions peuvent se faire sous rachianesthésie. On craint de manquer de drogues, à cause de l'évolution de paramètres indépendants de la volonté de nos autorités et de nos établissements de santé.
Nous souhaitons que le secteur privé soit sollicité plus tôt que la dernière fois. On a tiré des leçons du passé mais, en dépit d'un léger tassement, on ignore quelle sera la demande de soins. Nous voudrions que les représentants des usagers soient davantage impliqués dans la réflexion des établissements de santé. Nos associations forment un véritable réseau. Nous recueillons de l'information, et surtout nous en envoyons en permanence beaucoup. Nous avons organisé des webinaires réunissant plusieurs centaines de personnes issues pour la plupart du monde associatif mais ouverts au grand public. Une commission de réseaux irrigue l'ensemble de nos associations, mais nous n'avons pas été suffisamment sollicités pour irriguer les patients de bonnes informations, même si nous avons plus souvent à traiter de pathologies chroniques que de problèmes épisodiques de santé.