Je ne vois pas bien en quoi nous avons alimenté la cacophonie. Très tôt, nous avons recommandé le port du masque. Nous avons regardé ce qui se faisait à Hong Kong, en Corée du Sud et d'autres pays, comment ils s'en sortaient. Or ils semblaient dire que le masque était très protecteur. À l'époque, on disait encore que porter un masque quand on n'est pas malade était plus dangereux que de ne pas le faire, alors que nous l'avons toujours recommandé, parce que nous avons beaucoup d'associations de patients atteints d'affections de longue durée, c'est-à-dire de pathologies chroniques, que l'on disait plus exposés. Membre d'une association de lutte contre les infections nosocomiales, je suis en permanence les problèmes infectieux. Fin février, comme on ne trouvait pas de masques, nous avons mis en ligne des tutoriels pour en fabriquer soi-même. Très vite, bien avant le 15 mars, nous avons trouvé des tutoriels dont les masques avaient la norme Afnor. Avons-nous alimenté la cacophonie en disant qu'il valait mieux porter un masque ? À l'époque, cela pouvait troubler les gens auxquels on disait qu'il ne fallait pas en porter, mais nous sommes restés fermes, nous avons maintenu la ligne. C'est cette ligne que nous suivons d'ailleurs encore.