L'ensemble de ces protocoles et de ces consignes, que nous élaborions du point de vue « métier », était toujours complété et validé par des médecins du centre de crise sanitaire de la direction générale de la santé (DGS). En effet, la DGCS n'est pas compétente sur le champ sanitaire. Puis, ces consignes étaient diffusées aux ARS, aux préfets et à l'ensemble des fédérations. Compte tenu de la double tutelle département/État de notre secteur, elles étaient également transmises aux départements.
J'en viens à votre question relative aux violences faites aux femmes. De nombreux dispositifs ont été déployés. Il est difficile d'objectiver le nombre de femmes victimes de violences pendant la crise, néanmoins tout porte à croire qu'il y a eu une dégradation de la situation. Le ministère de l'intérieur a instauré dans les pharmacies des dispositifs permettant aux femmes, en toute discrétion, de prévenir les pharmaciens qu'elles étaient victimes de violences. La DGCS a ouvert des permanences d'associations dans les centres commerciaux, partant du principe qu'il était plus facile pour les femmes de se rendre dans ce type d'endroit de façon anonyme pendant qu'elles faisaient leurs courses, pour parler à une association et, éventuellement, dénoncer les violences dont elles étaient victimes. Plus de 99 centres ont ainsi été ouverts près des centres commerciaux. Il en reste environ 40.
Nous avons aussi ouvert une plate-forme d'écoute téléphonique pour les auteurs de violences. De plus, la création d'une quinzaine de centres est en cours, pour les héberger et les prendre en charge.
Les dispositifs préexistants ont en outre été beaucoup activés pendant la crise, notamment le numéro 3919, où les femmes victimes de violences peuvent témoigner et recevoir des conseils.