Nous dénombrons près de 15 000 décès dans les EHPAD – 14 955 très exactement –, dont 4 170 survenus à l'hôpital. L'ampleur de ces chiffres, près de la moitié des décès recensés dans notre pays, est-elle le signe d'un échec ou d'erreurs de prise en charge ? Comment ressentez-vous ce bilan terrifiant ?
Mme Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du syndicat national des établissements et résidences privés a indiqué lors de son audition avoir eu le sentiment d'un « retard à l'allumage » au début de la crise, qu'elle évalue à un mois et demi. Pourquoi cette prise de conscience extrêmement tardive des problématiques liées aux EHPAD ? Dans la cellule de crise de mon département, constituée sous l'autorité du préfet et de l'ARS, j'ai pu constater que ces enjeux étaient très secondaires dans les préoccupations publiques à la fin du mois de février, et totalement absents s'agissant des services de soins à domicile.
Vous avez dit plus haut que les établissements étaient censés disposer de masques, notamment pour faire face à des épisodes grippaux. La tutelle que vous exercez, au travers des ARS, sur ces établissements a-t-elle veillé à contrôler l'état de ces stocks ? Des objectifs quantitatifs ont-ils été fixés et contrôlés dans ce domaine ?
Par ailleurs, avec le recul, une distribution de cinq masques par lit et par semaine vous paraît-elle suffisante ?
Nous avons eu le sentiment que la mise en œuvre de la stratégie de tests dans les EHPAD a été tardive. Comment cela se fait-il ?
Comment la réserve sanitaire a-t-elle été mobilisée dans les EHPAD ? Cette mobilisation était-elle suffisante ?
Nous avons vu pendant la crise que les personnels étaient soumis à de fortes tensions, certains étant eux-mêmes touchés par la maladie, voire cas contacts, donc indisponibles. Alors que la deuxième vague est là, la mobilisation de cette réserve sanitaire s'améliore-t-elle ? Quels sont les effectifs mis à disposition des EHPAD ? Certains personnels positifs continuent-ils à travailler dans les EHPAD, comme cela se fait dans des établissements sanitaires, ou est-ce totalement exclu ?
Enfin, la question de l'accès aux soins des résidents des EHPAD est revenue plusieurs fois devant notre mission. Des exemples de difficultés d'accès à l'hôpital nous ont notamment été rapportés. Ces difficultés vous ont-elles été remontées et, le cas échéant, quelles réponses y avez-vous apportées ?