Intervention de Grégory Emery

Réunion du mardi 20 octobre 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Grégory Emery, conseiller sécurité sanitaire au ministère des solidarités et de la santé :

En ce qui concerne ma mission, j'ai rejoint le cabinet de Mme Buzyn en juin 2018 et pris officiellement mes fonctions en tant que conseiller sécurité sanitaire le 1er octobre 2018. Cette fonction, qui existe dans tous les cabinets depuis plusieurs années, consiste à travailler au quotidien avec l'administration, notamment la DGS, et plus précisément la sous-direction chargée de l'alerte et de la gestion des risques et des crises sanitaires.

Mon quotidien est le suivant. Chaque soir, je reçois un bulletin de synthèse des alertes de la journée. Celui-ci peut inclure des informations pouvant paraître anecdotiques, comme le décès d'un patient atteint de dengue dans les territoires d'outre-mer – il s'agit de situations individuelles, mais elles doivent déclencher dans l'esprit du conseiller une sorte d'alerte dans la mesure où elles peuvent être le signe d'un problème – et d'autres éléments, qui font l'objet d'un suivi et d'une gestion, notamment lorsqu'une crise survient. Ce fut le cas récemment dans les Alpes-Maritimes, où nous suivons la reconstruction des établissements de santé. Tel est le travail du conseiller sécurité sanitaire. Il échange donc au quotidien, soit par courriel, soit de manière orale, avec la DGS, et, dans le contexte de la crise du covid, avec le directeur général de la santé. Ainsi, très tôt, à partir du 17 janvier ou, pour être précis, du 20 janvier, nous avons souhaité, avec le directeur général de la santé et ses équipes, nous réunir tous les matins pour faire un point sur la situation.

Ensuite, le conseiller sécurité sanitaire transmet à la ministre toutes les informations dont il considère qu'elles indiquent un risque, sanitaire, médiatique ou autre. Cette fonction implique donc une relation privilégiée avec la DGS et son directeur, et une relation très directe avec la ministre, pour que des décisions puissent être prises rapidement. Ces deux dernières années, en matière de sécurité sanitaire, les événements furent nombreux. Je pense notamment à l'usine de Lubrizol, aux épisodes caniculaires qui se sont succédé ces trois dernières années ou aux pénuries de médicaments.

Je vous confirme que, sur la période courant d'octobre 2018 au 23 janvier 2020, je n'ai pas été destinataire d'une information sur les stocks stratégiques de masques, ni sur les stocks stratégiques dans leur ensemble. Vous me demandez si cette absence d'information est une erreur ou une faute. À mon niveau, je ne peux pas me permettre de porter une telle appréciation ; ce sera à votre commission ou à la justice de le déterminer. Au plan factuel, je peux vous assurer que je n'ai pas reçu ces informations. Pour confirmer mes propos, jamais le sujet n'a été évoqué au cours d'une réunion de sécurité sanitaire. Au demeurant, ces réunions donnent lieu à des comptes rendus qui sont validés par les participants, dont le nom figure d'ailleurs sur la première page. Cette question n'a pas fait l'objet d'échanges.

Vous m'interrogez ensuite sur la vision que nous avons actuellement des stocks stratégiques. Je distinguerai les stocks relatifs au covid des autres stocks, ceux qui permettent de faire face à d'autres menaces, notamment chimiques, grâce au plan NRBC (nucléaire, radiologique, biologique ou chimique) et au plan Biotox. Aujourd'hui, un état des lieux précis de ces stocks a été dressé ; je pourrai vous communiquer cette note à l'issue de la réunion. Nous disposons désormais d'une vision satisfaisante. Je précise que, depuis mon retour au cabinet, ne traitant plus de la question du covid, je ne dispose pas de toutes les informations. Néanmoins, j'ai récemment validé une note sur les stocks stratégiques et peux donc vous dire que les stocks covid, notamment ceux relatifs aux masques et aux médicaments, sont monitorés plus finement car, longtemps, tant les masques destinés aux soignants que les médicaments d'anesthésie et de réanimation ont fait l'objet d'une distribution centralisée par Santé publique France.

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