Monsieur l'ambassadeur, monsieur le consul général, nous sommes heureux de pouvoir bénéficier de votre analyse et de votre vision de cette crise qui touche le monde entier mais a commencé en Chine.
Je voudrais d'abord revenir sur le temps de la dissimulation. Certains infectiologues que nous avons auditionnés estiment que l'épidémie aurait pu commencer dès le mois d'octobre, voire au mois de septembre 2019. Je m'étonne qu'il n'y ait eu, alors, aucune remontée sur cette situation. N'avions-nous pas, du côté de notre représentation diplomatique ou d'autres services, peut-être plus difficiles à évoquer, des capteurs qui auraient pu nous permettre de connaître les premiers cas et de faire preuve d'anticipation ? Selon vous, quand commence vraiment cette crise ? Y avait-il déjà de nombreux cas de contamination dès l'automne ?
Les chiffres annoncés par les autorités chinoises sont-ils crédibles, notamment en ce qui concerne les décès ? La communauté internationale est surprise, voire sceptique, compte tenu de ce qui se passe dans tous les autres pays. Le nombre d'urnes funéraires transportées à Wuhan serait beaucoup plus important que celui des décès annoncés.
S'agissant des achats d'équipements de protection, comment avez-vous travaillé ? Nous avons l'impression que des groupes privés ont été beaucoup plus performants que les acteurs publics, ou en tout cas beaucoup plus rapides, notamment dans le secteur de la grande distribution. Quel rôle notre représentation diplomatique en Chine a-t-elle joué pour favoriser les livraisons ?
Cela m'amène à vous interroger sur notre dépendance, qu'on peut qualifier de stratégique, envers la Chine en ce qui concerne les équipements de protection et, plus encore, les médicaments. Que pouvons-nous faire pour y être moins sensibles ?
Enfin, j'ai lu qu'une campagne de vaccination d'urgence était annoncée par la Chine. Quelle est la crédibilité de cette information ?