Le système de santé à Wuhan a été saturé fin janvier, début février. À cette date, très rapidement, un système a été instauré pour séparer les populations, afin de décharger les soixante hôpitaux de Wuhan – pour vous donner un ordre de grandeur, cette ville est comparable à l'Île-de-France. La province de Hubei compte, quant à elle, 59 millions d'habitants. Tous les hôpitaux ont été dédiés au traitement des malades du covid et deux hôpitaux de campagne, d'une capacité de 2 400 lits et dont la construction a été très médiatisée, ont permis d'accueillir les patients gravement malades.
Les personnes testées positives mais asymptomatiques et les malades très légers ont été traités dans dix-sept grands lieux publics, couverts et abrités, réquisitionnés par les autorités – stades, centres de conférence etc –, dans lesquels des dizaines de milliers de lits ont été installées. Outre les équipes médicales, des scanners mobiles ont été transférés vers ces centres médicaux de campagne, afin de tester ces personnes et contrôler l'évolution de leur maladie. Si leur état s'aggravait, ils étaient immédiatement transférés dans un hôpital. Enfin, tous les cas contacts des malades ont été isolés dans des hôtels réquisitionnés, pour se conformer à une quarantaine de quinze jours.
Parallèlement, environ 30 000 personnels médicaux venus de toute la Chine ont été mobilisés à Wuhan et tous les hôtels de la ville ont été réquisitionnés pour les abriter. Le service de santé des armées chinoises a également été mobilisé et une dizaine de vols intérieurs par jour ont permis d'acheminer matériels et personnels vers Wuhan.
Cette mobilisation massive et le système de tri entre les personnes ont permis de contrôler rapidement la situation et de désengorger les hôpitaux, en deux ou trois semaines. Dès la fin mars, les hôpitaux ont pu reprendre une activité partielle. L'hôpital Zhongnan a pu rouvrir certains services et accueillir des malades non atteints du covid.
Pour pallier la fermeture des hôpitaux, la médecine à distance s'est développée extrêmement rapidement et les médecins ont pu donner des consultations par vidéo. Grâce aux livreurs, très nombreux dans la ville car, pendant un mois, les restaurants n'ont été autorisés à ouvrir que pour la vente à emporter, les médecins ont pu facilement faire livrer les médicaments à leurs malades.
S'agissant de l'application, je confirme les propos de l'ambassadeur : nous ne pouvons pas vivre sans elle. Elle est parfaitement acceptée. Le système politico-social chinois est différent de celui de la France. Quand les autorités prennent une décision, les gens suivent sans discuter.
Les caméras de contrôle automatique de la température sont installées un peu partout, aujourd'hui, dans la plupart des immeubles. Elles seront installées dans celui du consulat la semaine prochaine. Comme elles fonctionnent par reconnaissance faciale, nous n'aurons même plus besoin de notre badge.