Intervention de Joachim Son-Forget

Réunion du mardi 17 novembre 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Lorsque le scandale du Lancetgate a éclaté – Édouard Philippe était alors Premier ministre – l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pris de mauvaises décisions en décidant d'arrêter les études concernant l'hydroxychloroquine. Autre scandale : les mêmes auteurs ont publié dans le New england journal of medicine une étude en faveur du Remdésivir dont nous avons appris, depuis, qu'il serait toxique, et l'Europe en a acheté des millions de doses.

Aucun mea culpa n'a été fait. Au contraire, le ministre Olivier Véran, à l'époque, s'est empressé de communiquer sur la dangerosité de l'hydroxychloroquine et personne n'a fait marche arrière, personne ne s'est jamais excusé alors que nous avons été confrontés à des faussaires, qui avaient une fausse société, de faux employés, de fausses données d'hôpitaux comprenant des patients français, qui revendiquaient avoir des données ethniques alors qu'elles sont interdites dans notre pays ! Nous n'avons eu aucun retour, personne, au Gouvernement, n'ayant avoué l'erreur d'avoir suivi cette étude ni n'ayant jugé bon de dire que ces personnes seraient poursuivies en justice. Tout cela est bien dommage car la suspicion contre le monde médical, scientifique, et contre Big Pharma date de ce péché originel. Les conséquences seront les mêmes, demain, pour le vaccin.

Vous vous faites un peu l'apôtre de la sécurité sanitaire, or, je souhaiterais qu'en tant que Premier ministre, vous ne vous situiez pas dans le « tout sanitaire » mais que vous meniez une politique plus équilibrée. Nous ne devons pas favoriser une « République des médecins », et c'est un médecin qui vous le dit.

Vous dites qu'il faut porter un masque à la maison, or, le cerveau des enfants se construit socialement à travers la reconnaissance des visages. C'est une caractéristique unique de notre espèce, par laquelle nous sommes capables de reconnaître des milliers de visages. Le lien social, le schéma corporel, peut-être l'apprentissage de la lecture sont conditionnés par le visage. Demain ou dans dix ans, le nombre d'enfants dyslexiques, dyscalculiques, dyspraxiques peut exploser, leur champ visuel peut être aussi partiellement amputé. Dès aujourd'hui, les personnes âgées risquent de chuter. Nous sous-estimons un certain nombre de choses qui, demain, seront peut-être irrattrapables. Je souhaiterais donc que vous fassiez preuve de prudence lorsque vous demandez aux gens de porter un masque en permanence car ce n'est pas anodin pour le développement de l'être humain.

Vous avez évoqué le benchmark, je le pratique également puisque je vis aussi en Suisse, où le confinement est moins douloureux, moins massif, et où l'épidémie reflue, comme ailleurs. Je n'ai pas le sentiment d'y être aussi oppressé qu'à Paris : je ne suis pas obligé d'avoir une attestation ; socialement, je vis mieux cette deuxième crise.

Je vous invite donc à ne pas vous faire seulement l'apôtre de la santé et à proposer une politique plus équilibrée.

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