Les Français nous confient dans nos circonscriptions qu'ils sont un peu lassés d'un discours de culpabilisation. Le 11 septembre, vous leur avez dit : « Demain dépend de vous ». Cela signifie-t-il que l'État se désengage et que tout repose sur les épaules des Français ? Un clip, qui a été diffusé de très nombreuses fois, montre une grand-mère qui fête son anniversaire en famille et qui, quelques jours plus tard, se retrouve en réanimation. Les Français en ont un peu assez d'être à ce point culpabilisés.
De même, vous avez déclaré le 11 novembre : « ce n'est pas le moment de desserrer la bride aux Français », phrase, peut-être sortie de son contexte, qui a beaucoup choqué. Les Français ne doivent pas être tenus en bride mais respectés.
En mars, on avait le droit de se tromper mais, depuis, 166 études ont montré qu'il existe un traitement précoce et efficace contre le covid-19 et qu'il est tout à fait possible de revoir la prise en charge des malades dès qu'ils sont testés positifs.
Des études, qui sont sur le bureau du ministre de la santé et de M. Salomon, le Directeur général de la santé, montrent aussi qu'il est possible de prévoir l'évolution de la situation sanitaire à partir de l'analyse des eaux usées, ce qui permettraient, comme vous l'avez souhaité, d'organiser un confinement territorialisé. Le virus étant 1 500 fois plus présent dans les selles qu'ailleurs, il est en effet beaucoup plus facile de prévoir une explosion de l'épidémie, par exemple dans une métropole. Or, aucune mesure n'a été prise en ce sens alors que, depuis le mois de juillet, l'efficacité de ces prélèvements est prouvée.
Nous avons besoin d'une véritable évaluation non seulement sanitaire mais économique et sociale de la situation, alors que le nombre de suicides explose. En tant que psychiatre, je suis très inquiète des répercussions sociales du confinement.
Le coût des tests est estimé à plus de 2,2 milliards pour 2020, or, avec cette somme, nous pourrions construire plusieurs établissements publics de santé.
Enfin, alors que nous nous apprêtons à utiliser pour la première fois des vaccins à ARN, l'évaluation du bénéfice-risque ne me semble pas suffisante.