L'article 23 allège l'instruction des dossiers s'agissant de projets d'éoliennes.
On pourrait se féliciter des mesures d'accélération et de simplification des projets visant à réussir la transition énergétique, inscrite dans le marbre et souhaitée par nos concitoyens. D'un point de vue écologique, pourtant, nous sommes persuadés qu'une évaluation environnementale peut s'apprécier non pas opération par opération, mais selon une vision plus globale des impacts et externalités générés par les composants d'un ou de plusieurs projets. Nous ne pouvons par ailleurs encourager l'émergence de projets sans maîtriser leur impact sur les territoires et leurs activités touristiques et culturelles.
Mme Elisabeth Borne, alors ministre chargée de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, l'avait constaté en février en Thiérache : le développement anarchique de l'éolien peut menacer la visibilité des monuments historiques ou l'encerclement des bourgs. Dans les territoires concernés, le ressenti est unanime : trop c'est trop. Il ne s'agit pas d'être pour ou contre l'éolien – qui pourrait s'opposer à une production d'électricité à partir du vent ? –, mais de demander une meilleure régulation pour une implantation plus harmonieuse.
Force est de constater que le modèle économique de l'éolien et son développement méritent d'être ajustés car il entraîne un lobbying des opérateurs aux conséquences malsaines. Les conseils municipaux de nos villages devisent ; les villages s'opposent ; les conflits d'intérêts se multiplient.
Outre des mesures de simplification, fournissez-nous des outils de régulation, en confiant aux élus locaux la modification des périmètres d'implantation et en proposant une répartition plus collective et plus juste de la fiscalité locale générée par ces projets. Le développement de l'éolien ne peut se faire contre les territoires.