Intervention de Sophie Leclerc

Réunion du mardi 27 août 2019 à 15h05
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Sophie Leclerc :

Bonjour à tous. Je suis Sophie Leclerc, je suis venue avec mon épouse, ici, Aurélie Gibert. Nous sommes mariées depuis six ans aujourd'hui et nous avons deux enfants : Camille qui a 7 ans et demi, et Suzanne, 2 ans. Nous avons conçu nos enfants par PMA aux Pays-Bas avec donneur anonyme, semi-anonyme. Nous avons choisi les Pays-Bas parce que là-bas, la loi prévoit que le donneur soit semi-anonyme justement et permette aux enfants – excusez-moi, je suis un peu émue – de connaître l'identité du donneur une fois qu'ils ont 16 ans et non pas la majorité. Avant cela, bien sûr, il est possible d'avoir des informations d'ordre médical demandées par des médecins ou autres, mais l'enfant pourra de lui-même demander à connaître l'identité du donneur quand il aura 16 ans. Pour nous, c'était vraiment quelque chose de très important avant d'avoir des enfants. Ça l'est toujours aujourd'hui. Ça me conforte un peu d'entendre aussi ce que dit monsieur. D'ailleurs, nous en avons parlé avec notre fille, Camille : nous lui avons expliqué où nous allions aujourd'hui et pourquoi nous devions nous absenter de la maison. Est venu un peu dans la discussion le fait qu'elle pourrait avoir accès à cette information-là. C'est un sujet que nous n'avions pas encore abordé avec elle parce qu'elle n'a que 7 ans. Elle connaît très bien son histoire, mais nous n'avions pas abordé cette question-là dans le détail. Sa réponse a été de dire « oui, pourquoi ne pas le connaître finalement un jour ? J'aimerais bien savoir qui c'est ce gentil monsieur qui a donné une graine pour me créer. ». C'étaient ses mots. Ça nous a un peu confortées, après, nous lui avons expliqué qu'elle avait encore le temps et le droit de changer d'avis. Nous verrons ce qui arrivera.

Enfin, notre volonté au départ, c'était de ne pas fermer cette porte et de se dire « nous verrons, nous laissons la porte ouverte, ce sont les enfants qui décideront ». Nous nous disons aussi que si nous disons à quelqu'un que quelque chose est inatteignable, finalement, ça peut aussi devenir une obsession et créer un mal-être, enfin, c'est ce que nous nous disions. En laissant la porte ouverte, au moins, ce sera simplement leur choix à elles, toutes les deux et non pas le nôtre, ce n'est pas nous qui décidons ça à la place de nos enfants. Ça me semblait vraiment important. Je suis contente de voir que dans le projet de loi, il est bien prévu qu'il puisse y avoir l'accès à ces informations pour les enfants nés de PMA avec donneur.

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