Moi, c'est un peu pareil : j'ai eu un père et une mère. J'écoute les histoires autour de moi, j'ai des amies lesbiennes qui sont en couple et qui ont eu des enfants. Les enfants sont un peu petits, encore une fois la quête du donneur, ce n'est pas mon domaine. En tout cas, dans mon cas, je ne cherche pas un père, j'en ai eu un, il était formidable, il est décédé. Je n'en cherche pas un autre. L'avenir nous le dira, mais je ne cherche pas spécialement à construire de relations. Je peux vous dire par exemple que j'ai découvert une demi-sœur que j'ai rencontrée. Je n'ai pas de sœur dans ma famille, mais cette demi-sœur n'est pas devenue une sœur. Ce n'est pas devenu même une demi-sœur, pour moi en tout cas. J'ai un frère qui est biologiquement mon demi-frère. Je crois d'ailleurs dans toute cette histoire qu'à chaque fois que je parle de mon frère, c'est ça qui me fait vibrer le plus, parce que ça me fait souffrir d'expliquer aux gens que c'est mon demi-frère. C'est tellement absurde de dire « demi-frère » pour mon frère avec qui j'ai grandi, qui est né avec moi… enfin, c'est mon frère ! Et de la même façon, c'est mon père. Je ne peux pas l'appeler autrement. Des gens me disent « ton père, tu l'as retrouvé ? ». « Comment ça, j'ai retrouvé mon père ? » Mon père, je sais où il est. Je sais où le trouver. Pour moi, c'est aussi absurde que cela.
D'un point de vue psychologique, avons-nous besoin de chercher une figure de ci, de ça ? Je ne suis pas concerné, je vais aussi avoir du mal à vous répondre.