Je voulais d'abord faire comme tout le monde et vous remercier d'être là. Ensuite, vous avez déjà tous un peu répondu à la question de la déclaration anticipée de volonté qui représente une double stigmatisation des couples lesbiens alors qu'en fait, comme vous le disiez, Aurélie, ça n'a aucun intérêt. Effectivement, c'est difficile de mentir à ses enfants quand on est un couple de femmes. A contrario, ça stigmatise aussi finalement les enfants de couples issus de familles hétéroparentales, si on peut utiliser ce néologisme. Je trouvais aussi particulière cette idée de ne montrer du doigt que les couples qui finalement ne devraient même pas être concernés par ce sujet. Si on vient à faire une déclaration anticipée de volonté, c'est qu'en fait, comme vous le disiez, Guillaume, les filiations aujourd'hui ne permettent pas d'expliquer de quoi on parle quand on parle d'une filiation d'éventuellement de deux mamans. C'est la raison pour laquelle on ne rentre pas dans le cadre d'une filiation ni adoptive ni biologique comme vous le disiez tout à l'heure.
J'espère, par contre, que l'opposition politique aura beaucoup de questions à vous poser parce que c'est quand même un avantage d'avoir des enfants issus d'une PMA. On a enfin un visage – on a déjà eu l'occasion de se rencontrer – à qui poser ce genre de question. Je sais très bien que dans l'opposition, on se demande « mais comment les enfants peuvent-ils vivre sans père ? ». Je suis très heureuse que vous soyez là aujourd'hui.
Cette fois-ci, ma question s'adresse à Guillaume : je me demandais, en vous écoutant, si votre désir de vouloir rencontrer votre donneur, contrairement à ce qui a été dit, pouvait venir du fait que vos parents vous aient caché la vérité pendant vingt ans. Mon questionnement, c'est cela : la douleur de se rendre compte à 20 ans que finalement nos parents nous ont menti sur l'origine de notre histoire. J'imagine que pour les couples de femmes, vos enfants vous ont rapidement demandé « mais où est mon papa ? » par exemple.