Intervention de Aurélie Gibert

Réunion du mardi 27 août 2019 à 15h05
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Aurélie Gibert :

Sur le parcours de la PMA, j'avoue que je ne suis pas une experte non plus en France puisqu'on n'a pas pu en bénéficier. Nous le connaissons un petit peu parce que dans notre famille, nous avons eu des proches qui ont pu en bénéficier. Je trouve qu'il semble assez bien fait. Nous n'avons pas parlé d'une question qu'on entend parfois revenir par les détracteurs « Oui, mais il va y avoir un défaut de gamètes, on va manquer. ». Je n'ai jamais vu une seule campagne pour valoriser le don de gamètes en France. Quand on va donner son sang, tout le monde est fier. On rentre au travail, on dit « je suis allé donner mon sang, aujourd'hui ». Jamais on ne parle du don de gamètes et jamais on ne le valorise. Peut-être que des choses seraient à faire à ce niveau-là. Je pense que c'est déjà aussi une difficulté pour les couples hétérosexuels. C'est sûr que si on rajoute des demandes supplémentaires, ça ne va pas s'arranger.

Quand nous sommes allées aux Pays-Bas pour notre première fille, ils nous ont expliqué un peu comment ça se passait là-bas : eux, ça fait une quinzaine d'années qu'ils ont changé la loi. À l'époque, les dons étaient anonymes. Il y a 15 ans, ils ont ouvert la PMA à toutes les femmes et ils se sont posé les mêmes questions que nous aujourd'hui – on est un petit peu en retard. Ils se sont dit « est-ce qu'on fait des dons anonymes et des dons pas anonymes ? Est-ce qu'on laisse le choix aux donneurs ou pas ? » Ils ont décidé que non, que ce seraient des dons semi-anonymes pour tout le monde, c'est-à-dire que les enfants auraient accès s'ils le souhaitent à leurs origines. Ils nous ont dit qu'à ce moment-là, le profil des donneurs avait changé. Avant, c'était plutôt de jeunes hommes qui venaient donner leur sperme. Pour les femmes, ils n'en ont pas parlé. Par contre, depuis que le don était passé semi-anonyme, les profils avaient changé : des pères de famille venaient donner, des pères de famille sensibilisés aux Pays-Bas par des campagnes de sensibilisation et qui avaient la chance d'avoir des enfants et qui se disaient « je veux offrir ce cadeau à d'autres familles, je veux que d'autres familles puissent avoir cette chance » ou des gens qui ont eu dans leurs proches des difficultés de conception. Ils allaient faire des dons en sachant ce que c'était qu'être père. Ils y allaient pour cette raison. Voilà sur cette question de parcours PMA.

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