Intervention de Philippe Vigier

Réunion du mardi 27 août 2019 à 15h05
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Merci à vous tous de vos mots, de vos témoignages et de la puissance des arguments que vous avez pu développer. Mon collègue est parti, mais je voulais dire que ce n'est pas un problème d'opposition, de majorité sur ces questions que nous devons regarder, me semble-t-il, avec beaucoup de gravité, car il s'agit aussi d'une évolution de la société que nous devons comprendre.

Je voudrais rebondir sur deux choses. J'ai eu la chance d'être maire pendant 18 ans et j'ai célébré un mariage à titre posthume. Je ne sais pas si c'est arrivé à certains collègues. En écoutant Madame, votre parcours avec vos trois livrets de famille, j'avais un peu la chair de poule, ce sont des moments difficiles que vous avez vécus… Vous êtes mariées maintenant. Supposez que vous ayez la volonté dans votre couple d'avoir un troisième enfant. Comment imposer un troisième parcours du combattant pour que dans le livret de famille, il y ait la reconnaissance automatique du fait que vous êtes également un des deux parents de ce troisième enfant ? Vous l'avez très bien relaté avec le premier livret, deuxième livret, troisième livret. Ne trouvez-vous pas qu'il manque dans ce projet de texte une évolution ?

La seconde chose, sur laquelle je rejoins parfaitement mon voisin, c'est la question de l'inscription. Franchement, quand on connaît les moyens modernes, numériques, informatiques et quand on sait les protections limites que nous avons, c'est une discrimination majeure. Qu'il y ait un acte de volonté pour avoir un enfant, donc la fameuse déclaration anticipée, pour tous d'ailleurs, pour les uns et pour les autres. Quand on parle de la PMA avec légèreté… j'étais un jeune interne en 1982 lorsque nous faisions les premiers accompagnements. C'est pour cela que votre date de naissance me dit quelque chose avec M. Testard et d'autres – non, je n'étais pas là avec la seringue. Ces PMA réussies ou ces PMA non réussies c'est vraiment en parler avec légèreté quand on sait, vous me permettrez ce mot-là, que c'était aussi de « l'animalerie » quelque part pour les femmes dans ces époques-là. Je n'oublie pas les images que j'ai pu vivre en tant que professionnel à l'époque.

En vous écoutant, nous devons aussi mieux organiser la PMA pour tous qu'elle ne l'est à l'heure actuelle. J'ai peur d'une dérive. Je l'ai dit ce matin et le redis, mes chers collègues : les chiffres sont là : 382 donneurs de sperme en 2017 dans ce pays ! 382 ! 3 % des enfants nés en PMA en France. Comment, demain, tant d'amour ou de volontés d'accueillir des enfants ne seront-ils pas au rendez-vous avec des frustrations du lendemain que nous aurons du mal à gérer ?

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