En ce qui concerne la survalorisation sociale de la famille, pendant très longtemps, on a conçu les enfants au sein d'une union hétérosexuelle, sans aide médicale, et dans les normes sociales ; c'est une norme qui est restée dominante dans les représentations. Si les parents ne participent pas pleinement à la conception de l'enfant, il peut y avoir dévalorisation de la parentalité, et c'est pour cela que je parle de stigmatisation et de marginalisation. Le don est très peu connu en France. Il y a très peu d'informations sur le don, et j'ai rencontré des femmes qui ont bénéficié d'un don d'ovocytes, qui évitaient d'en parler parce qu'elles craignaient qu'on leur reproche de ne pas être la vraie mère de l'enfant. Cela pose question, mais c'est un bagage historique qui a construit nos représentations sociales de la famille et que l'on est, je pense, en train de déconstruire. C'est dû aussi au manque d'informations autour des autres façons de faire des enfants. L'organisation actuelle du don avec l'anonymat, le maintien du secret, renforce parfois cette représentation biologique de la famille.