Intervention de Guillaume Chiche

Réunion du mercredi 28 août 2019 à 16h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chiche :

J'ai deux questions, la première s'adresse à Madame de la Rochebrochard, à Madame Rozée, et à Monsieur Toulemon. Dans certaines études de l'INED, il est indiqué qu'un couple sur quatre ne poursuit pas son projet parental après l'échec de la première FIV. Auriez-vous des éléments d'explication sur les raisons de cet arrêt ?

Ma deuxième question s'adresse à Madame Hugonnier. En tant que scientifique, vous n'êtes pas sans savoir que notre société connaît une tendance à mon sens assez effrayante, qui est une forme de défiance vis-à-vis des travaux scientifiques ou de l'approche scientifique. Cela est alimenté par un certain nombre de grands dirigeants de notre monde – on peut, par exemple, reprendre la théorie des faits alternatifs – mais au-delà, je crois que cette dynamique traverse malheureusement l'ensemble de notre société. Pensez-vous que cette tendance, couplée à un exercice de communication parfois un peu simpliste et orienté, peut exacerber cette défiance ? Je vais prendre un exemple. Nous avons entendu avant vous un certain nombre d'experts se référer à des travaux scientifiques mettant en évidence le fait qu'un enfant, dans son développement, ne souffre pas de la famille ou de la composition familiale au sein de laquelle il grandit. Pour autant, un certain nombre d'organisations comme La Manif pour tous ont une communication très simpliste, en abusant d'un terme tel que « la PMA sans père », terme absolument impropre quand on parle de « PMA pour toutes ». Cela doit renvoyer à un certain nombre de personnes l'image d'un père décédé, et cela vient s'ajouter au phénomène général de défiance vis-à-vis de toute approche scientifique. Je crois donc que dans les logiques de communication, couplées à une dynamique de défiance scientifique, notre société se trouve confrontée à un enjeu de sincérité quant au processus de révision de loi de bioéthique, et, plus largement, de notre vie en collectivité.

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