Intervention de Haïm Korsia

Réunion du jeudi 29 août 2019 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Haïm Korsia, Grand Rabbin de France :

Pour la réflexion sur la Vierge, je vous renvoie plutôt vers mes collègues. La première question, sur la révision des lois de bioéthique, est une question essentielle et j'ai une réponse : c'est vous, une commission permanente, qui suivrait en permanence les évolutions et les travaux des comités d'éthique, le Comité national et les comités des hôpitaux, qui sont en général plus techniques et travaillent sur des questions plus précises, plus formelles, que les questions de principe. Cette commission ferait des propositions, éventuellement reprises par le gouvernement, régulièrement ou quand le besoin s'en fait sentir. Mais pas au point de risquer de fragiliser le marbre de la loi, en disant : « Ne vous en faites pas, ce n'est que du stuc ; on revient dans quatre ans et on fera différemment. »

Même si la question ne m'a pas été posée directement, il y a quelque chose de très fort et de très juste dans ce que Mgr d'Ornellas avait énoncé de manière plus large sur les greffes intrafamiliales, qui semblent pour beaucoup être une piste. C'est un processus très dangereux, parce qu'il ouvre la voie à une pression qui peut être difficile à supporter. Je sais que c'est peut-être plus simple, mais ce n'est pas parce qu'un acteur célèbre l'a fait que c'est faisable partout. Le choix n'est plus libre et c'est difficile. Autant vous pouvez dire : « Je n'ai pas envie de donner mon sang, ou je n'ai pas envie de me mettre sur une banque de don d'organe s'il m'arrive quelque chose. », autant il est bien plus difficile de dire à la famille : « Je ne veux pas donner à mon frère, à ma sœur, à mon père, à ma mère, etc. » Il y a une pression telle qu'il n'y a pas de liberté. Or le don, par nature, est libre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.