J'ai une certaine expérience du débat bioéthique dans ma circonscription, où la pratique catholique est historiquement importante. J'ai donc pu échanger avec de nombreux paroissiens. Nous avions évoqué Le Banquet de Platon. Ce dernier développe l'idée que les mortels recherchent ce qu'ils n'ont pas, ce qui leur manque, pour être complets. Nous avons compris dans cette discussion que l'enfant représentait pour l'être humain cette complétude qui lui apporterait peut-être une part d'éternité. C'est peut-être une explication du désir d'enfant, aussi bien pour un homme que pour une femme.
J'ai relu les débats d'octobre 2018, au cours desquels les représentants du culte ont pu présenter leur point de vue. Il me semble que les religions du Livre partagent une certaine sagesse collective qui comprend globalement des attentes fortes sur le respect du corps ou la fragilité humaine. Cette sagesse collective n'empêche pas des adhésions au progrès scientifique.
Il me semble – vous me corrigez si je me trompe – que pour le protestantisme le couple est sacré et, quelle que soit sa composition, l'enfant peut y être élevé. Pour l'islam, le don d'organe est autorisé par le Coran, car qui sauve une vie sauve l'humanité. Pour le judaïsme, la procréation est le premier devoir dans la Bible, et il soutient donc la PMA. Pour le catholicisme, la fraternité implique l'égalité d'accès aux soins face à une pathologie diagnostiquée.
Ma question est simple : selon vous, notre projet de loi bioéthique répond-il bien cette sagesse collective ? Et quels seraient d'après vous, les trois points de vigilance que cette sagesse nous suggère.