Intervention de Nadine Le Forestier

Réunion du jeudi 29 août 2019 à 17h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Nadine Le Forestier, membre expert de la commission « Bioéthique » de la Fédération française de l'Ordre Maçonnique Mixte International – Le Droit Humain :

L'âge de 13 ans était ressorti de notre commission bioéthique. Et j'ai dit 13 ans à titre d'exemple. On peut tout à fait discuter : est-ce que c'est 15 ans ? Est-ce que c'est 16 ans ? Les jeunes sont de plus en plus précoces. Peut-être faudra-t-il demander aux pédopsychiatres de nous aider à placer le curseur.

Je ne me suis probablement pas bien expliquée : je pense que la prédiction est un faux ami et que nous pouvons faire de la prévention sans forcément passer par de la prédiction. Il nous faut dire à nos citoyens que nous ne sommes pas qu'un patrimoine génétique. : nous sommes une histoire ; nous sommes un environnement ; nous sommes une accessibilité à des réseaux, etc. Comme il a été dit tout à l'heure, on ne peut pas légiférer sur tout. Il faut reconnaître que ce « vouloir savoir » trouve aujourd'hui un exutoire international. On va voir ce que cela va donner. Je pense que nous allons être très vite entourés de personnes qui vont pouvoir nous dire si cela a créé une valeur ajoutée dans leur vie. Pour ma part, les retours que j'ai sont assez dramatiques. Si les comportements dans la société nous échappent quand même, il nous restera d'avoir fait un beau travail comme celui-ci, qui passe par le fait d'expliquer que nous protégeons de ce qui pourrait être très violent.

Sur l'enregistrement de l'activité cérébrale, je pense que vous n'êtes pas naïfs : vous devez savoir que tout un chacun peut s'inscrire dans les congrès de neurosciences, notamment ceux qui étudient les comportements, l'imagerie fonctionnelle. Cela fait des années que des spécialistes du marketing s'inscrivent à ces congrès : ils ont parfaitement compris comment on pouvait éventuellement modifier le libre arbitre. Tout le monde peut venir à nos congrès, y compris les spécialistes des manipulations du choix.

L'article 12 nous « ennuie » un petit peu car, si l'imagerie fonctionnelle devenait fiable, elle pourrait être mise entre les mains des juges, à des fins judiciaires. Nous demandons que ce soit clarifié, parce que cela nous paraît dangereux : l'intimité de nos pensées reste le dernier lieu de notre liberté individuelle.

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