On célèbre un peu partout en France les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci qui a vécu à la Renaissance, temps de l'humanisme. Est-ce que vous diriez que nous sommes actuellement dans une période de renaissance ? Du fait de toutes les données que nous avons aujourd'hui, de l'explosion des connaissances, de l'information nombreuse et variée qui est tous les jours dans les médias, nous n'avons plus le temps de tout lire, plus le temps de tout regarder. Aujourd'hui, un médecin a de grandes difficultés à se mettre à la page après qu'il a validé son mémoire et sa thèse. Faut-il y mettre dans cette intelligence artificielle dont vous avez souligné les dangers, mais également les possibilités, un peu plus de main humaine, c'est-à-dire d'esprit humain ? Quelque part, c'est une façon de prolonger notre capacité à humaniser les choses.
Les lois de bioéthique que nous révisons tous les cinq ans vont-elles apparaître très vite dépassées ? Tout à l'heure nous recevions un responsable de culte qui disait qu'en réalité, dès qu'un texte sort d'ici, il est déjà périmé. Est-ce que nous sommes toujours derrière, pas devant, est-ce que nous ne sommes que des suivistes ? Est-ce que les lois de bioéthique sont les fils de leur temps, donc en retard ? Je voudrais avoir votre avis sur cet humanisme qu'il faut peut-être réinventer par rapport à ce qui se faisait il y a 500 ans. Nous voyons bien l'évolution, mais l'espoir est là.
Comment analyser le principe du consentement au regard de l'explosion de l'information ? Cela m'interpelle, car nous savons que le consentement doit être, notamment en médecine, basé sur une information claire, loyale, appropriée – c'est l'article 36 du code de déontologie médicale. Aujourd'hui, comment donner une information claire, loyale et appropriée ?