Cette discussion est très importante. Elle renvoie à la notion de projet parental – vous vous souvenez de l'amendement, honteusement adopté en première lecture, qui réduisait l'enfant au produit de la volonté des adultes. « Nul n'a de droit à l'enfant », lit-on dans cet article. Qui peut s'opposer à cette phrase ? Le fait même que vous le fassiez montre bien qu'en fait, dans votre logique, l'enfant est uniquement le produit de la volonté des adultes. C'est tout à fait révélateur de nos différences de conception : vous défendez la volonté des adultes, censés pouvoir utiliser toutes les techniques pour satisfaire leur désir ; nous privilégions la protection de l'enfant, qui n'a pas à devenir un produit et ne se réduit pas à la seule volonté de ses parents. Celui-ci n'est pas seulement un projet, il a une vie par lui-même. Nous assumons cette différence et ne sommes qu'à demi étonnés, malheureusement, que vous refusiez d'inscrire dans la loi l'idée selon laquelle nul n'a de droit à l'enfant.