Que proposez-vous pour le sport amateur ? Qu'ai-je entendu, madame la ministre ? Vous avez pris « l'initiative d'une réflexion sur le champ du sport avec vos homologues européens ». C'est ça, la mesure forte ? Prendre l'initiative d'une réflexion ?
En attendant, combien de milliers d'enfants seront encore exclus des terrains ? Combien resteront sur le banc de touche ? Combien de Franck, de Mohammed, de Florence jetteront l'éponge ? Et ils ne seront pas remplacés. « Tout le monde est remplaçable », dit-on. Je ne le crois pas. Il y a bien des écoles d'ingénieurs, de coiffeurs, de magistrats, d'enseignants, de plombiers, de journalistes, mais il n'y a pas d'école du don de soi, pas d'école de la générosité.
Franck Hernat est décédé à quarante-huit ans d'une rupture d'anévrisme, et il n'a pas été remplacé à l'Olympique eaucourtois où il manque toujours. Le club tourne, mais pas de la même façon. C'est qu'ils n'existent pas à l'infini, vous savez, les Franck, les Mohammed et les Florence, qui donnent leur temps sans compter, ce temps qui, pour eux, n'est pas de l'argent. Ils sont précieux, alors, aidons-les, donnons-leur un coup de pouce, pour qu'à nos enfants ils continuent de donner l'envie, l'envie d'avoir envie, et que l'on allume leur vie.