Tout d'abord, l'autoconservation des gamètes n'est pas une avancée pour les femmes : si l'on exige d'elles qu'elles diffèrent une grossesse pour que celle-ci ne nuise pas à leur carrière professionnelle, c'est un recul. Ensuite, on ne saurait invoquer l'égalité des droits entre hommes et femmes, car la grossesse n'est pas comparable à ce qu'est la procréation pour un homme. Par ailleurs, il ne me semble pas que l'autoconservation soit une réponse à l'infertilité : mieux vaut informer davantage les femmes sur leur période de fécondité que d'attendre qu'elles soient infertiles pour leur proposer une PMA ! Enfin, vous affirmez, monsieur le rapporteur, que tout est fait pour éviter les dérives. Il est toujours intéressant, à cet égard, d'observer ce qu'il se passe aux États-Unis : le chiffre d'affaires des cliniques de fertilité s'y élevait, en 2017, à une dizaine de milliards de dollars. C'est un marché, et l'ouverture aux établissements privés à but lucratif en fera fatalement un marché en France ! C'est un risque de dérive contre lequel il faut se prémunir.