J'ai cosigné l'amendement du rapporteur car la discrimination sur les donneurs de sang n'a que trop duré. J'ai été surprise par la lettre envoyée par les membres de l'association Aides ; je l'ai lue attentivement car je respecte profondément leur travail, leurs engagements et leurs combats. Malheureusement, les précautions qu'ils nous enjoignent de prendre ne mettent pas fin à la discrimination. Peut-être aurions-nous pu, comme le suggère notre collègue Saulignac, rappeler que le danger en matière de don du sang ne tient pas à l'orientation sexuelle, mais aux pratiques à risques, et que celles-ci peuvent être le fait d'homosexuels comme d'hétérosexuels ou de bisexuels. Et sitôt qu'il y a risque, des précautions s'imposent, qui sont détaillées non dans la loi, mais dans le règlement : ainsi, il est tout à fait normal, lorsque vous avez été transfusé, que vous ne puissiez donner votre sang pendant un certain nombre d'années, et le questionnaire continuera à mentionner les pratiques risquées. Mais il est impensable que l'orientation sexuelle par elle-même soit considérée comme une pratique risquée. Il faut aider la société à sortir de cette discrimination ; or j'ai l'impression que ces associations ne le souhaitent à aucun prix, de peur que cela ne se retourne contre les homosexuels.