Je considère également qu'il s'agit d'une fuite en avant. On parle de ce sujet à chaque révision des lois de bioéthique. On autorise un trop grand nombre d'embryons surnuméraires, ce qui suscite les appétits de la recherche, à moins que ce ne soit le contraire : les attentes des chercheurs conduisent peut-être le législateur à faire preuve de souplesse. En 2015, on évaluait à près de 220 000 le nombre d'embryons surnuméraires stockés. Qu'on ne nous dise pas qu'il est impossible de faire différemment : en Allemagne, la production d'embryons est beaucoup plus limitée, mais elle suffit à répondre aux besoins de l'assistance à la procréation. On voit bien que d'autres intérêts sont à l'œuvre dans notre législation. Si l'on recherche avant tout l'intérêt des familles, on doit limiter la production d'embryons surnuméraires et non satisfaire des appétits financiers.