« Chaque âge a sa vertu, chaque âge a sa mission » écrivait Henri-Frédéric Amiel.
Le mien me donne le privilège de présider temporairement cette commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant diverses mesures d'urgence pour faire face aux conséquences de l'épidémie de covid-19. C'est bien évidemment un honneur. Au-delà de la fierté et du plaisir de vous retrouver en bonne santé, je mesure, comme vous, la responsabilité qui est la nôtre à ce moment particulier de notre histoire qui nous invite à nous dépasser. Je ne doute pas un seul instant qu'une fois encore, nous saurons être au rendez-vous, quelles que soient nos différences.
Nous avons pris conscience en quelques semaines de la vulnérabilité de l'humanité. Cette crise sanitaire inédite et exceptionnelle nous a montré combien ses conséquences, sanitaires, sociales, économiques, politiques mais aussi environnementales et géopolitiques, étaient interdépendantes. Cette commission spéciale mérite bien son nom et sa transversalité nous permettra de couvrir tous les sujets. Après avoir prorogé l'état d'urgence sanitaire, il nous revient d'adapter de très nombreux domaines de notre droit.
Je tiens à saluer le travail accompli par les parlementaires, qui ont continué à exercer leur mandat depuis le début de la crise dans leur circonscription et au sein de l'Assemblée nationale : c'est une aventure exceptionnelle dans l'histoire de notre institution.
Tout n'a pas peut-être pas été parfait dans la gestion de cette crise. Des couacs ont pu intervenir. Mais pouvez-vous citer un pays où tout s'est bien passé, chers collègues ? Ne cherchez pas, il n'y en a aucun ! La Chine, peut-être, mais cela se passe de commentaire...
Notre gouvernement et notre parlement ont rapidement pris des mesures couvrant tous les secteurs de l'économie pour apporter un soutien massif aux salariés grâce au chômage partiel. Cette solidarité qui n'a pas beaucoup d'équivalent dans les autres pays, il nous appartient de l'amplifier.
Votre présence ce soir montre que notre Parlement est resté debout. Les règles de proportion ont pu susciter des interrogations mais la représentation démocratique a continué à jouer son rôle. Nous sommes invités à démontrer une nouvelle fois que dans notre pays, la démocratie n'est pas qu'un mot. Elle constitue une force essentielle pour avancer en cette période difficile.
L'ordre du jour appelle la nomination du bureau de la commission spéciale.
Conformément à l'article 39 du Règlement, le bureau de notre commission spéciale comprendra le président, quatre vice-présidents et quatre secrétaires, et la composition du bureau devra s'efforcer de reproduire la configuration politique de l'Assemblée et d'assurer la représentation de toutes ses composantes et de respecter la parité entre les femmes et les hommes.
Je précise que les groupes qui ne disposent pas de représentant au bureau peuvent désigner un de leurs membres appartenant à la commission spéciale pour participer, sans droit de vote, à ses réunions.
Je rappelle que conformément aux décisions du Bureau et de la Conférence des présidents du 5 mai dernier, il ne pourra y avoir, le cas échéant, de scrutin secret.
Vous connaissez les dispositions de notre Règlement : les bureaux des commissions sont élus par catégorie de fonction. Lorsque, pour chaque catégorie de fonction, le nombre des candidats n'est pas supérieur au nombre de sièges à pourvoir, les candidats sont proclamés élus.
Nous allons d'abord procéder à l'élection du président.
J'ai été saisi de la candidature de Mme Nathalie Elimas.