Les accords du Touquet n'ont rien à voir avec la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Et la situation des migrants à Calais n'est pas liée à ces accords de nature économique et commerciale, dont l'objet est d'assurer la fluidité du trafic. Ce ne sont pas des accords migratoires.
Député de cette circonscription, je m'étonne que les souffrances des habitants ne soient pas évoquées. Le dernier mois a ainsi été marqué par un viol, plusieurs vols dans les locaux de la Société nationale de sauvetage en mer, des projections de gaz lacrymogène dans des habitations ou des jets de pierre sur des maraîchers, l'hospitalisation de CRS et de gendarmes. Il faut évidemment parler de la détresse des personnes bloquées sur ce territoire, mais il ne faut pas oublier la situation des habitants.
Le traité de Sandhurst n'a rien changé : les traversées sont plus nombreuses, nous recueillons des migrants en mer chaque nuit ou presque et les campements démantelés sont réinstallés le matin suivant. Les procédures de mise à l'abri, fondées sur le volontariat, laissent des personnes aux mains des passeurs.
Au-delà des accords internationaux, l'État n'a pas la volonté réelle de régler ce problème qui est en train de pourrir. La situation se rapproche de celle qui régnait au moment de l'installation de la « jungle », marquée par des scènes de guérilla entre les migrants et des attaques contre les forces de l'ordre et la population. Au lieu de tout attendre d'un accord international, il est temps que l'État prenne ses responsabilités.