Votre avis, qui comporte beaucoup de préconisations pertinentes, se conclut de la manière suivante : « Comparées [aux] objectifs [de réduction des émissions de gaz à effet de serre], les nombreuses mesures du projet de loi, considérées une par une, sont en général pertinentes mais souvent limitées, souvent différées, souvent soumises à des conditions telles qu'on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché ».
Vous avez également écrit que des mesures devraient être adoptées rapidement car « il y a urgence à agir ». Je partage largement cette analyse et je me réjouis que le CESE, la société civile organisée, soit aussi lucide que quelques-uns d'entre nous sur ce texte qui est pour le moins peu ambitieux, qui remet tout à plus tard et se fie à la bonne volonté soit du secteur privé soit de l'Union européenne, alors qu'il faudrait agir immédiatement et fortement.
Le Gouvernement, après avoir totalement ignoré les recommandations de la Convention citoyenne, n'a pas pris en considération vos préconisations et il ne semble pas beaucoup plus disposé à soumettre réellement le projet de loi au débat parlementaire. L'expérience toute récente du projet de loi constitutionnelle que nous avons examiné ces derniers jours semble donner le ton : aucun amendement n'a été adopté.
Comment percevez-vous ce traitement général ? Vous avez rappelé les conditions trop contraintes – le délai était trop court – dans lesquelles vous avez été saisis. L'environnement et le climat ne sont-ils pas si mal traités parce qu'il existe une antinomie entre eux et la ligne politique suivie depuis trois ans et demi par le Gouvernement ? Cette maltraitance n'est-elle pas une tentative de mettre la poussière sous le tapis ?