Intervention de Mathilde Panot

Réunion du mercredi 24 février 2021 à 9h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Merci, Madame Le Quéré, pour la qualité de votre rapport, d'autant qu'il faut signaler à mes collègues de la majorité que le Haut Conseil pour le climat ne compte que six permanents pour un budget de recherche de 500 000 euros par an, contre 25 permanents et 4 millions d'euros de budget pour son homologue britannique.

L'avis du Haut Conseil rejoint le constat de 110 organisations de la société civile, du CESE et du Conseil national de la transition écologique, qui soulignent tous l'insuffisance de ce projet de loi pour répondre aux objectifs climatiques. J´espère que nous pourrons pallier ces insuffisances grâce à nos amendements et je souligne que vous nous y encouragez, en écrivant que « L'examen du texte par le Parlement devrait mieux inscrire les mesures retenues dans l'approche plus large de la stratégie de décarbonation ». J'espère que cela se retrouvera dans l'examen de la recevabilité des amendements.

Je m'étonne de l'absence dans le texte d'un volet sur la forêt, alors qu'elle joue un rôle essentiel d'amortisseur du dérèglement climatique. La Convention citoyenne pour le climat avait d'ailleurs préconisé de nombreuses mesures, comme l'interdiction des coupes rases, le renforcement des effectifs de l´Office national des forêts ou encore la limitation de la récolte de bois.

Que pensez-vous de l´article 38, qui rend obligatoire pour tous les opérateurs aériens la compensation carbone des émissions des vols intérieurs métropolitains ainsi que, sur une base volontaire, des vols depuis et vers l'outre‑mer ? De l'avis de tous les scientifiques, la compensation carbone est une hérésie. Ce projet de loi risque donc de faire de la France un pays qui encouragerait l'utilisation des forêts pour la compensation carbone, alors qu´il faut laisser les arbres vieillir de plusieurs années pour qu'ils puissent stocker suffisamment de carbone.

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